Comment gérer la colère au bureau ?

Les 4 étapes clés
Quand tous nos efforts pour obtenir la considération d’autrui ont échoué, laisser éclater notre colère est bien souvent ce qui vient, ultime tentative pour être enfin entendu … ! Bien sûr cette tentative est tout sauf un choix, la colère arrive, et devient tellement forte qu’il ne nous est plus possible de nous taire ou de continuer à faire « comme si de rien n’était » : on éclate d’un coup parce qu’on n’en peut plus de cette situation.
Parfois cela a commencé il y a longtemps : la contrariété s’est accumulée, vous avez essayé de la maîtriser en faisant passer votre message en douceur ou vous avez préféré vous taire, pensant que cela passerait ou que l’autre comprendrait de lui-même. Cela aurait pu fonctionner. Mais si vous en venez à éclater, c’est que la « méthode douce » s’est avéré inopérante. Alors l’émotion vous amène à crier, en désespoir de cause, pour faire bouger un ordre établi, une relation qui ne vous convient pas. C’est un réflexe de survie.
Malheureusement ce réflexe de survie peut vous entraîner bien plus loin qu’il ne faudrait…Les deux réactions les plus communes face à quelqu’un en colère sont :
- Soit d’éclater à notre tour et c’est l’escalade,
- Soit de nous mettre à distance et de détester l’autre pour avoir perdu le contrôle.
Aucune de ces deux réactions ne permet de régler le problème.
Alors que faire ?
Tout d’abord, face à la colère de l’autre : comment la calmer ? 4 étapes-clés :
Etape 1/ Attirer l’attention de la personne en colère : répéter son prénom calmement et de façon amicale. Ne lui dites surtout pas de se calmer… La colère est comme une transe, il s’agit de faire « revenir » la personne dans l’ici et maintenant.
Etape 2 / Montrez-lui de l’empathie et de la considération. Cela paraît peut-être difficile à accepter face à quelqu’un qui vous agresse ou vous insulte, mais la personne sous emprise de sa colère, souffre. Dites-lui des paroles apaisantes : « tu n’as pas à endurer cela, personne ne le devrait », « parle-moi, je t’écoute, je suis là avec toi… », ponctuez vos phrases de son prénom ou de son nom. Reprenez ces paroles d’apaisement sur un ton de voix calme et posé. Si vous êtes sincère dans votre intention de l’aider, la personne va se calmer progressivement.
Etape 3 / Ne rentrez pas dans une discussion sur les causes de sa colère, laissez la personne parler, bien souvent elle va commencer par aborder les circonstances présentes puis rapidement passer à des généralisations. Ce n’est pas le moment de répondre à cela, maintenez le cap de l’étape 2.
Etape 4/ Plus tard et dans un autre cadre, réabordez le problème en posant des questions ouvertes (qu’est-ce qui s’est passé ? qu’est-ce qui a déclenché ta colère ? qu’est-ce que tu t’es dit ? et pourquoi ?…). Ne cherchez pas à contre-argumenter ni à convaincre. Cherchez à comprendre ce qui s’est passé dans sa tête et quel besoin humain fondamental a été frustré.
Quelle que soit la cause de son explosion, si vous êtes prêt à investir un peu de temps régulièrement à écouter activement les difficultés que cette personne rencontre et si vous l’incitez à en parler plutôt qu’exploser, vous l’aiderez efficacement.
La colère permet de bousculer un ordre établi qui ne convient pas. Mais elle nous emmène parfois trop loin. Face à la colère de quelqu’un, évitez de lui dire de se calmer et d’argumenter, ce n’est pas le moment. Ne vous laissez pas non plus embarquer par sa colère. Vous apaiserez la personne en ramenant à vous son attention et en la rassurant par votre écoute. Une fois ce tsunami passé, vous pourrez alors revenir sur ce qui s’est passé plus en détail. Toujours pas en lui disant qu’elle a eu tort, cela elle le sait. Mais en cherchant à comprendre ce qu’elle a voulu exprimer et en quoi consiste sa frustration. C’est ainsi que vous l’aiderez et éviterez que cela ne se reproduise.
A venir : comment gérer notre propre colère au bureau ?