Archive dans mai 2019

Modifier les pratiques dans votre entreprise : pourquoi la formation classique ne marche-t-elle pas ?

Acquérir une nouvelle compétence n’est pas d’abord affaire de technique ou de savoir-faire. Dès lors qu’il va vous falloir modifier votre façon de faire habituelle, cet apprentissage ne pourra pas se produire sans une remise en question préalable.

Il vous faudra bien accepter l’idée que l’approche adoptée jusqu’à ce jour n’est pas toujours la plus efficace ni la seule… Cela, en général, nous sommes plutôt prêts à l’admettre surtout après de nombreuses tentatives infructueuses. Prenons un exemple : j’ai du mal à fédérer un groupe de personnes autour de mon projet. Les feedbacks de mon manager et celui de mes pairs me disent que je manque d’impact. Mes interlocuteurs peinent à s’investir dans le projet, ils ont toujours mieux ou plus urgent à faire, les livrables peinent à arriver dans les délais malgré mes relances…

Pour apprendre à mieux fédérer les autres autour d’un projet, je vais devoir revisiter ma façon de les approcher. Leur donner envie de se joindre à moi sur ce projet passe par :

  • Leur donner confiance en moi
  • Leur montrer que j’ai confiance en eux
  • L’établissement d’une collaboration qui leur apporte quelque chose (quoi ?)

Faire cela n’est pas sorcier en terme de technique : écouter, questionner, dialoguer, expliquer le pourquoi….Mais c’est le faire bien et de façon sincère qui va réellement changer quelque chose. Cela requiert une certaine disposition intérieure, une certaine qualité de présence à l’autre et à soi. Acquérir cette disposition intérieure va venir rogner vos protections et vos habitudes. C’est ce qui fait que vous ne mettrez pas en pratique ce que vous aurez appris en formation une fois de retour au bureau. Vous aurez la technique en tête mais vous ne l’appliquerez pas de façon efficace car votre dialogue intérieur et vos protections n’auront pas été adaptées.

Si je reste convaincue qu’écouter l’autre et ce qui est important pour lui ou elle, c’est faire du social et que c’est une perte de temps dans nos agendas si chargés…. Je pourrai appliquer les différentes phases d’un entretien tel un bon élève, mais mon impatience et mon manque d’écoute seront palpables. L’autre verra bien que je ne fais que dérouler une technique mais que je ne pense pas vraiment ce que je dis…

Alors que faire ?

D’abord cessez d’aller à des formations si vous n’avez pas envie de vous remettre en question et de vous enrichir.

La plupart des compétences qui permettront votre évolution professionnelle exigent cette souplesse.  Si vous ne voyez pas pourquoi faire différemment, alors surtout ne changez rien et restez-en là.

Acquérir une nouvelle pratique professionnelle _comme impacter ses interlocuteurs, développer une activité libérale ou créer une entreprise, gagner en leadership, manager une équipe, gérer les conflits, mener un projet, faire du développement commercial_ demande d’abord du courage et de l’humilité.

Du courage parce qu’il vous faudra identifier vos peurs et y faire face.

De l’humilité parce qu’il vous faudra abaisser votre masque et laisser paraître vos vulnérabilités.

Plonger dans cette vague est un passage obligé pour vraiment vous développer professionnellement.

Nul ne peut prendre cette décision à votre place, pas même votre hiérarchie. C’est souvent même au pied du mur que nous acceptons de sauter le pas : un licenciement, un échec, une menace de perdre son poste ou un statut auquel on tient, une contrainte financière ou personnelle, une épreuve…

Malheureusement peu de formations aux soft skills intègrent ce pré-requis de remise en question personnelle. Et je maintiens que c’est la raison pour laquelle leur retour sur investissement est si faible pour les entreprises qui les financent pour leurs salariés.

Etant passée par là, soit en tant que Responsable RH en charge du développement des cadres, et ensuite, en tant que « participante » à de nombreuses formations, j’ai bien compris toute la dimension personnelle et intime de toute acquisition d’une compétence comportementale. C’est pourquoi j’ai mis au point une nouvelle façon de former : la Modélisation 3D. Tout apprentissage doit s’adresser à la fois à la tête, au cœur et au corps.

C’est la personne humaine qui apprend. Une personne qui arrive en formation, vient avec tout ce qu’elle est : ses expériences antérieures, ses convictions, ses émotions, ses automatismes, ses façons de se protéger dans son contexte professionnel (et ailleurs). La modélisation 3D permet un transfert de compétences efficace car elle respecte l’ensemble des dimensions de la personne. Le participant reste maître de son processus d’apprentissage et de l’adaptation de cette nouvelle compétence à son modèle du monde. La modélisation 3D est une façon de former ECOLOGIQUE car durable et respectueuse de l’environnement humain dans lequel elle s’insère.

Comment gérer la colère au bureau ?

Les 4 étapes clés

Quand tous nos efforts pour obtenir la considération d’autrui ont échoué, laisser éclater notre colère est bien souvent ce qui vient, ultime tentative pour être enfin entendu … ! Bien sûr cette tentative est tout sauf un choix, la colère arrive, et devient tellement forte qu’il ne nous est plus possible de nous taire ou de continuer à faire « comme si de rien n’était » : on éclate d’un coup parce qu’on n’en peut plus de cette situation.

Parfois cela a commencé il y a longtemps : la contrariété s’est accumulée, vous avez essayé de la maîtriser en faisant passer votre message en douceur ou vous avez préféré vous taire, pensant que cela passerait ou que l’autre comprendrait de lui-même. Cela aurait pu fonctionner. Mais si vous en venez à éclater, c’est que la « méthode douce » s’est avéré inopérante. Alors l’émotion vous amène à crier, en désespoir de cause, pour faire bouger un ordre établi, une relation qui ne vous convient pas. C’est un réflexe de survie.

Malheureusement ce réflexe de survie peut vous entraîner bien plus loin qu’il ne faudrait…Les deux réactions les plus communes face à quelqu’un en colère sont :

  • Soit d’éclater à notre tour et c’est l’escalade,
  • Soit de nous mettre à distance et de détester l’autre pour avoir perdu le contrôle.

Aucune de ces deux réactions ne permet de régler le problème.

Alors que faire ?

Tout d’abord, face à la colère de l’autre : comment la calmer ? 4 étapes-clés :

Etape 1/ Attirer l’attention de la personne en colère : répéter son prénom calmement et de façon amicale. Ne lui dites surtout pas de se calmer… La colère est comme une transe, il s’agit de faire « revenir » la personne dans l’ici et maintenant.

Etape 2 / Montrez-lui de l’empathie et de la considération. Cela paraît peut-être difficile à accepter face à quelqu’un qui vous agresse ou vous insulte, mais la personne sous emprise de sa colère, souffre. Dites-lui des paroles apaisantes :  « tu n’as pas à endurer cela, personne ne le devrait », « parle-moi, je t’écoute, je suis là avec toi… », ponctuez vos phrases de son prénom ou de son nom. Reprenez ces paroles d’apaisement sur un ton de voix calme et posé. Si vous êtes sincère dans votre intention de l’aider, la personne va se calmer progressivement.

Etape 3 / Ne rentrez pas dans une discussion sur les causes de sa colère, laissez la personne parler, bien souvent elle va commencer par aborder les circonstances présentes puis rapidement passer à des généralisations. Ce n’est pas le moment de répondre à cela, maintenez le cap de l’étape 2.

Etape 4/ Plus tard et dans un autre cadre, réabordez le problème en posant des questions ouvertes (qu’est-ce qui s’est passé ? qu’est-ce qui a déclenché ta colère ? qu’est-ce que tu t’es dit ? et pourquoi ?…). Ne cherchez pas à contre-argumenter ni à convaincre. Cherchez à comprendre ce qui s’est passé dans sa tête et quel besoin humain fondamental a été frustré.

Quelle que soit la cause de son explosion, si vous êtes prêt à investir un peu de temps régulièrement à écouter activement les difficultés que cette personne rencontre et si vous l’incitez à en parler plutôt qu’exploser, vous l’aiderez efficacement.

La colère permet de bousculer un ordre établi qui ne convient pas. Mais elle nous emmène parfois trop loin. Face à la colère de quelqu’un, évitez de lui dire de se calmer et d’argumenter, ce n’est pas le moment. Ne vous laissez pas non plus embarquer par sa colère. Vous apaiserez la personne en ramenant à vous son attention et en la rassurant par votre écoute. Une fois ce tsunami passé, vous pourrez alors revenir sur ce qui s’est passé plus en détail. Toujours pas en lui disant qu’elle a eu tort, cela elle le sait. Mais en cherchant à comprendre ce qu’elle a voulu exprimer et en quoi consiste sa frustration. C’est ainsi que vous l’aiderez et éviterez que cela ne se reproduise.

A venir : comment gérer notre propre colère au bureau ?